Petit guide de survie lors d’un désaccord avec son supérieur
- Groupe Elov
- 10 janv. 2017
- 3 min de lecture

Dans le monde professionnel, des désaccords avec son supérieur peuvent surgir, menant alors à un affrontement. Pour que l’échange aboutisse à une issue favorable et que vous en sortiez grandi, voici quatre techniques simples à mettre en œuvre.
S’opposer à l’avis d’un supérieur ou avoir des divergences d’opinion sur un sujet est chose courante dans les rapports hiérarchiques. Néanmoins, entrer en conflit avec son supérieur peut se révéler une expérience frustrante, voire destructrice, si celui-ci refuse le dialogue, prenant alors une décision que vous jugerez unilatérale et injuste.
Dans certains cas, le fait d’avoir raison ou même la justification rationnelle de votre pensée ne permet pas d’arriver à une issue satisfaisante. C’est alors qu’entre en jeu l’intelligence émotionnelle, c’est-à-dire votre capacité à faire preuve de calme, de diplomatie et de recul pour vous opposer aux arguments adverses de manière constructive et trouver une solution satisfaisante pour les deux parties prenantes.
1. Concentrez-vous sur l’issue, non sur le chemin pour y arriver
Votre seul guide durant l’intégralité de l’échange doit toujours demeurer un résultat maximisant la satisfaction pour toutes les parties prenantes. En effet, personne ne souhaite avoir la sensation de perdre un débat ou d’en sortir affaibli. Visez alors une solution consensuelle au conflit, et mutuellement avantageuse. Cela montrera qui plus est que vous ne constituez pas une opposition de principe.
Déjà au début du 20e siècle, Dale Canergie, dans son célèbre ouvrage «Comment parler en public», montrait qu’il est contre-productif de se focaliser sur l’échange en tant que tel en voulant à tout prix «gagner» contre son interlocuteur. Ainsi, avec ironie, mais une certaine justesse, il affirmait : «Si vous perdez la confrontation, vous la perdez ; et si vous la gagnez, vous la perdez». En effet, si vous avez raison, et ainsi, prouvez que votre supérieur a simplement tort, il s’énervera encore plus et sortira frustré de l’échange.
2. Ne cédez jamais à l’énervement
Aussi irritable que puisse être la situation, vous devez toujours rester maître de vos émotions en faisant preuve de politesse, flegme et tolérance. Plus vous vous impliquerez émotionnellement, moins vos réactions seront fines et justes, car vous vous laisserez aveugler par l’énergie du moment.
Réagir à chaud est ainsi dangereux, car, par exemple, si vous êtes blessé par les propos de votre supérieur, vous risquez de réagir encore plus violemment, de surréagir. Attendez ainsi quelques minutes, voire quelques heures, avant de demander un rendez-vous pour discuter à tête reposée des sujets que vous savez disputés.
3. Restez humble en toute circonstance
Afin que vos propos aient de l’impact et obtiennent des résultats positifs, vous devez présenter vos opinions le plus modestement possible, sans avoir l’air d’asséner des vérités qui rompraient immédiatement le dialogue. Préférez ainsi des phrases commençant par exemple par «Je peux me tromper, mais je pense que…» ou encore «Pardonne-moi, mais d’après moi…».
Ces précautions oratoires sont cruciales pour souligner votre volonté de dialogue, votre esprit d’ouverture et encore une fois, clairement montrer que vous cherchez avant tout à obtenir le meilleur de la conversation.
4. Ne vous affrontez pas en public
Nous l’avons souligné, il faut être vigilant et ne pas céder à l’adrénaline de l’instant, notamment quand le conflit éclate en compagnie d’autres collaborateurs. Il est alors important que vous vous isoliez pour régler les désaccords avec votre supérieur, sinon vous ne contrôlerez pas l’ensemble de la situation.
Remettre en question des propos de votre supérieur devant d’autres collaborateurs sera en effet perçu comme un acte de défiance fort. Il en est de même quant aux envois de courriels ou de SMS qu’il faut bannir dans ces cas-là, préférez toujours une discussion en face à face, beaucoup plus à même de mener à une solution bénéfique pour les deux parties. La parole permet plus de nuances et évite les malentendus.
5. Soyez prêt à lâcher prise
Cela pourra paraître injuste et sera certainement très difficile à accepter, mais il faudra parfois s’avouer vaincu, qu’importe la validité des arguments avancés. Reconnaître qu’aucune issue favorable ne pourra être trouvée malgré tous vos efforts de persuasion et votre engagement bienveillant dans le dialogue est en réalité la meilleure preuve d’une excellente intelligence émotionnelle.
Parfois, vos mots ne suffiront pas à convaincre votre supérieur, alors essayez soit de reprendre cet échange plus tard (le temps apaise toujours les pensées et opinions) ou de prouver que vous aviez raison par vos actions. L’important est de ne pas perdre la confiance et le respect de votre supérieur et ainsi, d’éviter de se battre trop longtemps pour quelque chose qui in fine serait voué à l’échec.
Adrien Rivierre est spécialiste de la prise de parole en public