Envie de bouger en interne ? Suivez le guide !
- peterpanvoyance
- 15 déc. 2016
- 5 min de lecture

Le symptômes sont faciles à repérer : un poste qui ne nous convient plus tout à fait, le sentiment d’en avoir fait le tour depuis quelques mois et l’envie d’avoir plus de responsabilités, de sortir de notre zone de confort. Ou un environnement de travail qui ne colle pas à nos besoins, ou encore des collègues avec qui le courant ne passe décidément plus.
Bref, le diagnostic est clair : le moment est venu de changer d’air - et donc de poste- , mais comment en parler aux bonnes personnes dans son entreprise pour réussir sa mobilité interne ?
Premier conseil : pas de précipitation. Avant de solliciter l’attention de votre N+1 ou des RH, il est nécessaire d’analyser la situation et de préparer le terrain pour une discussion fructueuse.
Avoir envie de changement ne suffira pas à déclencher des propositions, il va falloir faire -au moins- 50% du chemin en exprimant clairement vos besoins et vos envies. Mettre en avant votre potentiel et vos motivations aidera les RH à vous aider.
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Imaginez que vous voyagez avec deux amies. L’une vous dit : “J’en ai marre, je m’ennuie”. L’autre : “J’ai super envie de voir une expo photo”. Laquelle vous donne le plus envie de trouver une activité pour l’après-midi ? Si vous avez déjà une idée de ce que vous recherchez, vous accélérez le processus de décision et, en bonus, vous ressentez la satisfaction d’être acteur/actrice de votre parcours.
Le bon moment
N’attendez pas d’arriver au point de non-retour pour parler de vos envies de changement. Une opportunité ne se présente pas toujours du jour au lendemain. Commencez à en parler quand vous vous sentez prêt(e), pour que les RH et votre supérieur(e) vous aient en tête si un nouveau poste se présente. Mener ce type d’entretien entre deux portes serait frustrant, prenez rendez-vous.
La bonne personne
A qui en parler en premier ? A votre N+1 ou aux RH ? Cela va dépendre des habitudes dans votre entreprise et de votre relation avec votre supérieur(e). Votre manager vous connait bien, il/elle connaît vos qualités, vos compétences et pourra plus facilement repérer comment développer votre potentiel, mais sera peut être réticent à vous laisser partir. Votre responsable RH en sait moins sur vous, mais connaît probablement mieux les différents métiers et opportunités et sera plus à même d’accompagner une mobilité transversale.
La bonne approche
Gardez en tête que l’objectif premier d’un entretien n'est pas de se plaindre, mais de réfléchir ensemble à un projet qui vous permettrait de (re)trouver une place qui vous convient, de vous développer professionnellement, de progresser tout en contribuant au projet d’entreprise. Il est donc essentiel de savoir dès le début les points que vous voulez aborder et de préparer l’entretien en amont !
Préparer l’entretien
1/ Faites un bilan de votre situation
Objectif : être au clair sur vos besoins, vos envies, et là où vous aimeriez aller.
Demandez-vous : - Qu’est ce que j’ai aimé de cette expérience (et des précédentes) ? - Quels sont les points positifs à conserver ? - Qu’est ce qui selon moi doit s’arrêter (ce que je ne veux plus vivre dans ma nouvelle affectation) ? - Quel est le point le plus difficile : le travail en lui-même, le relationnel, les méthodes, l’environnement de travail ? - Qu’est-ce qui me manquerait pour que cela aille bien ? - Depuis combien de temps c’est devenu moins bien ? - Qu’est-ce que j’ai tenté pour améliorer mon quotidien ? - Combien de temps est-ce que j’accepte de tenir encore dans cette situation ? A quelle date j’aimerais avoir changé ?
A la fin de ce bilan, vous devez être en mesure de décrire positivement ce que vous attendez d’une réaffectation. Un challenge intellectuel ? Plus d’autonomie ? Une nouvelle zone géographique ? Développer une compétence spécifique ?
2/ Menez une petite enquête
Objectif: explorer les opportunités au sein de l’entreprise.
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Une mobilité interne peut se faire verticalement (une promotion dans la lignée de votre rôle actuel), horizontalement (changer de service), ou les deux. Des opportunités peuvent aussi se présenter dans une autre région, voire à l’étranger. Pas d’auto-censure ! Rappelez-vous, une formation peut aussi vous aider à franchir de nouvelles portes.
Deux règles d’or : Récolter des informations auprès des personnes plutôt que dans les fiches de poste. Et ouvrir ses horizons et changer d’air, en allant écouter des “petites musiques” différentes auprès de personnes nouvelles pour repérer ce qui vous séduit
La méthode:
- Consultez bien entendu les postes à pourvoir, mais sans penser que la liste est complète. Il y a souvent des postes qui existent informellement. - Renseignez-vous plus généralement sur tous les postes qui existent. Récoltez des infos auprès des plus anciens et des nouveaux venus et notez ce qui vous plairait dans leur rôle, sans préjugé de diplôme ou de parcours. - Déjeunez avec des personnes différentes, hors de votre cercle habituel - Relevez toutes les facettes qui font tilt : les tâches à effectuer, le cadre de travail, l’équipe, le type de vie quotidienne.
3/ Esquissez votre projet
Que vous ayez repéré une ou plusieurs pistes, ou seulement listé des choses à changer, notez-le et réfléchissez à leur cohérence avec votre poste existant.
- Qui sont les personnes en charge dans le service qui vous intéresse ou qui exercent le métier que vous briguez ? Mémorisez leur nom afin de les citer le moment opportun. - De quoi auriez-vous besoin pour faire une transition vers le poste qui vous intéresse (une formation en management ou en gestion de projet par exemple) ? - Listez vos envies par ordre de priorité (comme pour choisir un appart’, vous savez que vous n’aurez pas les 50 critères, mais il est bon d’avoir le top 5 !)
Pendant l’entretien
Rappelez-vous, l’objectif ici est de semer une graine dans l’esprit de votre interlocuteur/trice, de lui donner envie de vous accompagner vers votre prochain poste.
Trois règles d’or :
- Une introduction qui fait mouche : racontez - brièvement - ce qui vous a conduit à demander cet entretien
- Détermination et ouverture : montrez que vous avez déjà fait ou êtes prêt(e) à faire 50% du chemin pour bouger, et que vous avez bien avancé dans votre réflexion. Adoptez l’angle “voici ce que je recherche” plutôt que “voici ce qui ne va pas”. Présentez vos idées et partagez vos envies ( "j’aimerais quelque chose de plus créatif", “ j’ai vu tel et tel poste de plus commercial, plus relationnel” “Voilà ce qui compte pour moi…”). . Mais restez ouvert, vous ne savez pas tout ! Laissez l’autre digérer l’information et vous poser des questions complémentaires. Après avoir parlé, écoutez attentivement à votre tour.
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- Clore en beauté : à la fin de l’entretien, assurez-vous que vous et votre interlocuteur/trice êtes au diapason. Définissez clairement la prochaine étape (date du prochain rendez-vous, démarches, relance…)
Bravo, vous avez fait 50% du chemin : laissez votre interlocuteur/trice faire le reste !