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Comment gérer un manager toxique?

  • peterpanvoyance
  • 1 déc. 2016
  • 6 min de lecture

Certains managers sont des poisons pour leurs collaborateurs. Il existe quelques astuces simples pour reprendre la situation en main. Voici lesquelles.

Sans aller jusqu’au manager pervers narcissique, qui relève de la psychiatrie, il existe un grand nombre de managers toxiques. Appelons notre manager du jour Bob. Si je devais décrire Bob en quelques mots, en tant que manager toxique, je le ferais ainsi :

- Bob ne dit que rarement bonjour (sauf à ses patrons)

- Bob s’attribue tous les succès

- Bob vous blâme pour les échecs

- Bob est toujours en retard

- Bob n’a jamais tort

- Bob se pense brillant

- Bob ne rit qu’à ses blagues

- Bob ne sait pas garder son calme

- Bob ne gère aucun problème. Sa technique de gestion, c’est de botter en touche

Attention : celui qui cumule tous ces défauts est super toxique et il est rare. Être toxique, c’est avoir a minima l’un de ces défauts. Et ça, nous en avons tous croisé lors de notre carrière. Cependant, il ne faut pas être défaitiste et il est nécessaire de prendre les choses en main.

Il est certain que, sans agir, le manager toxique restera toxique et, sauf à changer de travail, il faut bien gérer, essayer de transformer le manager toxique en manager normal ; cela s’appelle «manager son manager». Ce que je vais vous exposer, ce ne sont pas des recettes de cuisine infaillibles, mais de petits trucs, essayés dans la vraie vie, et qui généralement fonctionnent.

Bob ne dit que rarement bonjour (sauf à ses patrons)

La réponse classique : n’y prêtez pas attention, finalement, il y a plus important. Par contre, ne calez pas votre comportement sur le sien. Ne cessez jamais de dire bonjour à Bob quand vous le croisez.

La réponse courageuse : la prochaine fois que vous serez en réunion en tête à tête avec Bob, demandez-lui pourquoi il ne dit jamais bonjour, tout en souriant. Le manager toxique, bien souvent, ne s’aperçoit même pas de son comportement et s’excusera de celui-ci. Il sera étonné que vous accordiez de l’importance à cela, mais ne vous en voudra pas que vous posiez la question, surtout si c’est en tête à tête. En général, son comportement évoluera, car il admettra que c’est bien peu d’effort pour faire plaisir à un collaborateur.

Il s’attribue tous les succès

La réponse classique : en réunion, par courriel, dès que Bob dit «je», reprenez, ou complétez, en disant «nous». Même si Bob n’a rien fait, il faut petit à petit reprendre un peu de territoire sans pour autant vous mettre Bob à dos. Il ne faut pas ravaler votre orgueil, mais amener petit à petit Bob à ré-évaluer le sien.

La réponse courageuse : n’annoncez jamais de bonne nouvelle à Bob en tête à tête. Si vous le faites, en sortant de son bureau, Bob enverra un courriel à son n+1 en s’attribuant le succès. Faites-le toujours par e-mail, en mettant en copie une ou deux personnes concernées par le sujet et en utilisant bien le «je». Exemple : Bob, j’ai une excellente nouvelle à t’annoncer, je viens de signer le contrat Schmoldu. Rien de pervers en procédant ainsi ; juste une adaptation.

Il vous blâme pour les échecs

La situation est très proche de la précédente à ceci près qu’en cas d’échec, Bob ne dira pas «je», mais «vous» avez fait une erreur. Il faut savoir que, pour le manager toxique, toute erreur est risque potentiel pour sa carrière. Plutôt que de chercher une solution et faire en sorte que l’échec ne se reproduise pas, il ne va faire que chercher un coupable.

La réponse classique : mettez-vous en situation de chercheur de solution. Si Bob cherche un coupable, sa hiérarchie n’en a que faire. Cette dernière cherche une solution : proposez là !

La réponse courageuse : Bob, comme tout manager toxique, déteste les traces écrites, c’est son côté paranoïaque. En cas d’échec, il faut toujours anticiper ce que va dire ou faire Bob et lui écrire en quoi consiste l’échec et, surtout, lui apporter des solutions face à ce dernier. La réaction de Bob accusant les autres des échecs sans en prendre aucune responsabilité est bien souvent due au fait qu’il est incapable d’apporter une solution.

Il est toujours en retard

La réponse classique : si Bob arrive 10 minutes en retard, dites très naturellement qu’au lieu de rester une heure en réunion, vous devrez partir au bout de 50 minutes à cause d’une autre réunion. Bob ne vous reprochera jamais d’être trop occupé(e) et finira par s’adapter (testé et approuvé).

La réponse courageuse : si le retard est systématique et de taille (supérieur à 15 minutes), partez, mais avant, faites un mail à (ou, mieux, appelez-le) Bob expliquant que vous avez des impératifs et que vous n’aviez pas d’autre choix que de partir sinon, la réunion n’aurait servi à rien. Proposez-lui de nouvelles dates.

Il n’a jamais tort/il n’écoute rien

La réponse classique : le manager toxique a toujours raison, c’est bien connu. Il ne s’agit pas ici de lui prouver qu’il a tort, mais de l’amener à penser différemment tout en faisant en sorte qu’il pense que les idées viennent de lui. Lorsque Bob dit une absurdité, lui dire «Bob, tu as raison, mais, pour aller plus loin, nous pourrions peut-être faire cela ?». Il faut toujours placer un «tu as raison» pour contredire quelqu’un qui a tort, cela passe toujours mieux. Oui, c’est de la manipulation, mais face à Bob… il n’y a pas d’arme que l’on puisse négliger.

La réponse courageuse : ne pas réagir à chaud et envoyer un mail à Bob, mail se décomposant en trois étapes :

1- Pourquoi la solution proposée pourrait être améliorée ?

2- Les améliorations suggérées

3- Proposition d’un rendez-vous en tête à tête pour en parler. Bob ne reconnaitra jamais en public qu’il s’est trompé

Il se pense brillant

La réponse classique : rien à faire sur ce point… autant essayer de gérer les points ci-dessus pour qu’il le devienne vraiment, ou tout du moins qu’il s’en approche. Le rôle d’un collaborateur est également de faire briller son manager (oui, cela marche dans les deux sens) ! Rien ne sert en entreprise de prouver qu’un imbécile est un imbécile. C’est de l’énergie inutilement dépensée et surtout, contre-productive.

La réponse courageuse : mettez en avant vos talents, sans pour autant les comparer aux supposés siens. Chose importante avec Bob, toujours laisser une trace écrite, aussi brève et simple soit-elle. Étrangement, Bob prête plus attention à ce qui est écrit qu’à ce qui est dit… son côté paranoïaque probablement.

Il ne rit qu’à ses blagues

La réponse classique : n’y prêtez pas attention, finalement, il y a plus important.

La réponse courageuse : vous n’êtes pas obligé d’y rire. Bob a une cour autour de lui qui pourrait rire à n’importe laquelle de ses blagues, c’est classique. Certes, il y a le risque qu’un jour Bob vous demande pourquoi vous ne riez pas ; c’est à ce moment que vous pourrez, gentiment, lui dire que ce n’est pas votre humour, mais qu’il n’y a rien de grave.

Il ne sait pas garder son calme

La réponse classique : ne répondez jamais à l’agression par l’agression, mais essayez de comprendre pourquoi il s’énerve. Généralement, Bob s’énerve lorsqu’il se sent en insécurité ou déstabilisé. Laissez passer l’orage et apportez-lui des solutions concrètes aux problèmes qui lui ont fait perdre ses nerfs. Petit à petit, il se calmera, car il vous verra plus comme une source de solutions que comme une source de problèmes. Pour avoir été confronté à un certain nombre de managers de ce type, je vous garantis, cela fonctionne à 100 % !

La réponse courageuse : prendre rendez-vous avec Bob, lui dire que vous comprenez le fond de son énervement et que vous allez lui trouver des solutions, mais, que dans la forme, vous ne tolérez pas qu’il vous hurle dessus. Le tout est que Bob comprenne que vous êtes de son côté, mais que vous avez, en tant que collaborateur, des exigences en terme de forme d’expression.

Il ne gère aucun problème. Sa technique de gestion, c’est de botter en touche

La réponse classique : encore une fois, Bob est un manager toxique… et lâche ! Le seul moyen de contrer ce type de comportement est de soumettre votre problème par écrit en lui demandant une «deadline» pour résoudre ce problème. Par la suite, vous pourrez le relancer verbalement, mais ce point de départ est fondamental.

La réponse courageuse : prenez rendez-vous avec Bob et exposez-lui votre problème. Si vous voyez qu’il est fuyant, proposez-lui de résoudre vous-même le problème. En général, l’égo de Bob fera qu’il préférera gérer lui-même que de vous laisser le faire. Cependant, n’oubliez pas, si c’est sa réaction, de lui demander un délai précis. De retour à votre bureau, faites-lui un mail pour le remercier de son écoute tout en lui rappelant le délai sur lequel il s’est engagé.

Gaël Chatelain est consultant en management/organisation et auteur

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